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Articles (273)
- YouTube, l’archivage en folie
À l’image de notre monde déréglementé, YouTube est en même temps un immense refuge du n’importe quoi, une accumulation étourdissante du meilleur et du pire. Et qui laisse perplexes quelques-uns des milliards de visiteurs et visiteuses qui s’y aventurent.
- Le mirage du discours
Le 12 août dernier, Martine Delvaux proposait une réflexion sur le film Le Mirage de Ricardo Trogi dans La Presse+. Dès le lendemain, un chroniqueur du Journal de Montréal réagissait de façon outrancière en personnalisant indûment l’enjeu social qui était soulevé. Dans ce nouvel article, l’auteure revient sur Le Mirage et aborde ce à quoi s’exposent les femmes lorsqu’elles prennent la parole dans l’espace public.
- Crise climatique : la solution miracle
Il se passe rarement une journée sans qu’une ONG, un gouvernement ou une sommité scientifique nous propose des solutions pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Et chaque 22 avril, nous assistons à un véritable festival des solutions climatiques dans les médias, qui célèbrent ainsi à répétition le Jour de la terre. Or, il n’existe qu’une seule solution miracle au réchauffement climatique : passer de la parole aux actes et mettre en application les solutions que nous connaissons souvent depuis des décennies.
- L’institution scolaire et ses miracles
Smaïn Laacher, L’institution scolaire et ses miracles, La Dispute, Paris, 2005.
- Internet comme mirage pédagogique
Je suis très loin d’être un technophobe et j’utilise au contraire beaucoup et apprécie énormément l’ordinateur, Internet, de nombreux logiciels et des tas d’innovations de l’ère numérique. Tout cela, je le reconnais, a souvent rendu ma vie et certaines des tâches que j’accomplis plus faciles. Pourtant, ce n’est pas sans un grand malaise que j’entends certaines personnes vanter les bienfaits pédagogiques qu’il faut attendre de toutes ces innovations. Je l’avoue : j’ai très souvent de sérieux doutes et de grandes réserves devant les promesses que me font tous ces technophiles.
- Russie - Les « miracles » de Poutine
Vue de loin, la popularité persistante de Poutine en Russie apparaît étonnante, sinon entièrement fabriquée. Le personnage est généralement réservé, peu sympathique et n’a aucun charisme ni dans ses discours ni dans son allure. Il a été le premier responsable de la guerre de Tchétchénie et de toutes les atrocités qui l’ont entourée, pour ne mentionner que ce dossier à son passif. Pourtant au cours des quatre dernières années ou plus, d’après tous les sondages y compris les plus crédibles, son taux d’approbation ou de popularité s’est maintenu aux alentours de 76 %. La majorité de la population aurait été d’accord pour qu’il fasse amender la constitution du pays afin de pouvoir briguer un troisième mandat présidentiel consécutif. On peut y voir la conséquence du contrôle direct ou indirect exercé par le Kremlin sur les grands médias électroniques. Mais il y a plus et le phénomène demande une explication. Un peu paradoxalement, il s’explique davantage par le bilan catastrophique de son prédécesseur que par les succès de Poutine lui-même.
- La fine frontière entre investigation et complotisme
Quand quitte-t-on le questionnement légitime sur les rouages du pouvoir pour verser dans la recherche disjonctée d’un ordre occulte gouvernant secrètement nos existences ?
- Une chanson au Portugal
Voilà quelques années déjà que les PortugaisEs sortent régulièrement dans la rue (parfois sous le coup d’une grève générale) pour dénoncer les mesures d’austérité prises par leur gouvernement. Déjà, en mars 2011, le Premier Ministre de l’époque, Jose Socrates, démissionnait devant l’incapacité d’aller de l’avant avec de sévères restrictions budgétaires, peu après une grande manifestation initiée par un simple événement Facebook. Plus récemment, j’ai eu la chance d’être à Lisbonne lors de la (…)
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- Ce que vous devez savoir sur la neutralité du Net
Nous sommes en 2017. À la suite d’une valse de fusions, l’accès à Internet, au Québec, est offert par seulement deux fournisseurs : Cogeco/Telus et Vidéotron/Rogers. Si vous choisissez le premier, vous disposez d’un accès ultra-rapide au réseau TQS, ainsi qu’au Itunes Media Store, grâce à un partenariat avec Apple. L’autre option vous permet d’accéder à l’ensemble des produits culturels de la nébuleuse Quebecor, ainsi qu’aux services de YouTube et de Google. Réfléchissez bien à votre choix, parce que la connexion sera d’une lenteur incommensurable si vous voulez explorer les sites web du compétiteur. Et les créations des amateurEs, les blogues citoyens, baladodiffusions et autres innovations ? De l’histoire ancienne. Scénario-catastrophe émanant d’un conspirationniste délirant et paranoïaque ? Espérons-le.
- Communication assistée : une farce cruelle
La Presse canadienne du 24 novembre 2009 rapportait l’extraordinaire nouvelle suivante : « Rom Houben a vécu la torture pendant 23 ans, incapable de communiquer avec l’extérieur, qui le croyait plongé dans un coma végétatif. “Au début, j’étais en colère, puis j’ai appris à vivre avec”, raconte ce Belge de 46 ans, qui s’exprime aujourd’hui grâce à un appareillage spécial. Quand de nouveaux examens ont finalement révélé qu’il était conscient, ç’a été “une deuxième naissance”, dit-il. Il peut (…)
- Google. Ne pas être malveillant
En 2015, Google devient Alphabet, compagnie mère chapeautant une diversité d’entreprises et de services. Au moment de cette restructuration, le code de conduite de Google est modifié et ne comporte plus la devise « don’t be evil », pilier de la culture de l’entreprise depuis 2000.
- « Copagande », l’art de légitimer l’institution
Le maintien en place de l’institution policière dans nos sociétés suppose un travail considérable sur les esprits. Cela se voit notamment dans les œuvres cinématographiques et télévisuelles (Bon cop bad cop, De père en flic, 19-2, District 31, etc.) et dans de nombreuses opérations de relations publiques, allant de visites dans les écoles à la participation de policier·e·s à titres « d’expert·e·s » dans des médias d’information.
- L’intelligence artificielle, cette chimère
Voici un article paru dans la revue Milieu(x) en 2019, reproduit ici avec leur permission.
- Les nouveaux gatekeepers
Jusqu’à récemment, la question « faut-il publier ou pas ? » relevait du groupe relativement circonscrit des professionnel·le·s de l’univers de la diffusion médiatique. La donne s’est grandement complexifiée ces dernières années puisque la parole publique est accessible à un nombre beaucoup plus grand de gens, alors même qu’elle est encadrée, filtrée et exploitée avec une intensité inégalée par les plateformes corporatives que sont Facebook, Google, Amazon et Apple. Cette bouleversante irruption de nouveaux « gatekeepers » (ou « portiers des médias ») dans l’écosystème médiatique est un phénomène d’une portée politique déterminante. Parce que publier, c’est justement rendre public ce qui relevait jusqu’alors du privé.
- Ceci n’est pas une satire
Ainsi donc, Facebook teste un nouveau module auprès de certains cerveaux des êtres humains qui l’utilisent. L’entreprise avertira ses usager.e.s que la nouvelle qu’ils et elles ont sous les yeux est satirique. Une anecdote qui fait sourire, et pourtant…
- À propos d’Aaron Swartz (1986-2013)... et des autres
C’est à moi que revient l’honneur et le plaisir de lancer le blogue de la revue. En ce qui me concerne, j’ai l’intention de publier des réflexions plus ou moins spontanées et pas toujours abouties, mais qui, je l’espère, sauront néanmoins stimuler les esprits et enrichir les débats.
Je me lance.
- Quelle alternative pour le journalisme ?
Il est assez difficile d’imaginer quelles formes pourrait prendre le retour à une pratique journalistique digne de ce nom, alors que la crise du politique qui sévit actuellement tend au contraire à délégitimer jusqu’à l’idée même qu’une parole puisse venir s’interposer entre le citoyen-consommateur et la « réalité » économique immédiate.
- La disparition : deux variations sur un thème
On saurait difficilement trouver deux romans aussi dissemblables que ceux publiés cet automne par André Hamel et Jean-Simon Desrochers. Dans Le désarroi du vieil Hubert (Leméac, 2019), Hamel nous propose un récit intimiste centré sur la quête de sens d’un héros vieillissant face à une mort inéluctable. Dans Les limbes (Les herbes rouges, 2019), Desrochers évoque sur le mode descriptif la disparition du célèbre « Red Light » de Montréal, démoli pour faire place nette à la modernité conquérante des années 1960.
- Le chemin de la révolte. Entretien avec Dominic Champagne
Dominic Champagne est un auteur et metteur en scène au parcours théâtral tumultueux, allant de l’underground, avec Cabaret Neiges Noires, jusqu’au Cirque du Soleil à Las Vegas. Il est aussi l’un des artistes québécois dont les engagements sont les plus visibles et les plus percutants, principalement ceux en faveur de la protection de l’environnement. Il nous explique les liens qu’il entretient entre son travail d’artiste et ses interventions militantes. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Hussein Hussein. L’histoire d’un homme comme tant d’autres
Alors que les images et les chiffres nous submergent, à l’image des corps qui flottent sur l’eau tranquille de la Méditerranée, l’Europe vacille dangereusement sous le poids d’idéaux nationalistes apeurés. Contre l’isolationnisme et l’apathie générale, l’histoire d’un homme. Quand la petite histoire rencontre la grande. Une histoire pour tirer l’alarme, plutôt que la larme.
Pour aller plus loin, regardez le documentaire de Léa Coffineau Hussein Hussein - 15 years a refugee, disponible avec sous-titres français.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- Les fils (des batteries) se touchent !!!
Rien ne sert de se précipiter dans le vide de l’ignorance et de faire comme si de rien n’était. Même un enfant sait tout ça depuis qu’il a lu Les habits neufs de l’empereur ; celui qui parade flambant nu comme s’il était vêtu des atours les plus fins. Legault, Guilbeault et combien d’autres persistent et signent tandis que des filous tels Northvolt leur ont affirmé que seuls les gens intelligents avaient la capacité de percevoir une telle étoffe miracle !
- Sables bitumineux : l’Apocalypse maintenant !
Je terminais ma lecture du dernier roman de Nancy Huston, Le club des miracles relatifs (Actes Sud, Leméac, 2016), lorsque l’incendie s’est déclenché autour de Fort McMurray, détruisant tout sur son passage, une bonne partie de la ville de même que les forêts qui l’encerclent. Un drame qui fait coïncider l’Évènement et la Fiction, s’offrant du coup comme une expérience inédite dans mon long parcours de lecteur : la coprésence en acte du réel et de l’imaginaire !
- Les vains espoirs du G20 à Londres
Rarement une rencontre internationale a été précédée d’une telle rumeur que lors du dernier G20 tenu à Londres les 1er et 2 mars 2009. Avant ce sommet, plusieurs chefs d’État s’étaient emportés dans des déclarations tonitruantes contre les banquiers, les paradis fiscaux, voire même le sacro-saint capitalisme. Certes, de la part d’individus élevés dans le giron du néolibéralisme, il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Mais un espoir demeurait : et si la crise que nous subissons était d’une ampleur telle qu’elle forcerait nos dirigeants à mettre en place les mesures progressistes qu’ils venaient d’annoncer ?
- Amazon ou le capitalisme mégalomane
On critique souvent les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft –, ces grandes entreprises ayant atteint un haut niveau de fortune et d’influence grâce à Internet. Au-delà de la grande diversité de critiques formulées à leur endroit, quel portrait général peut-on se faire de ces géants du Web ? Premier article d’une série exposant les problèmes que pose chacune de ces grandes entreprises.
- La communauté sourde québécoise
En avril 2013, lorsqu’on discutait sur toutes les tribunes du projet de loi 14 portant sur l’avenir du français, un animateur de la radio de Radio-Canada a eu une réaction de surprise lorsqu’une collaboratrice de l’émission, Eve-Lyne Couturier, lui a mentionné qu’une coalition d’organismes représentant la communauté sourde du Québec demandait un amendement à la Charte de la langue française pour y inclure une reconnaissance officielle de la langue des signes québécoise (LSQ).
- Le ruban blanc
On ne saurait s’étonner que Michael Haneke ait divisé la critique et le public en réalisant des oeuvres cinématographiques stylisées où il remettait en question de manière très explicite, voire brutale, certains consensus sociaux. À cet égard, des films comme Benny ’s video (1992) et les deux versions de Funny Games [1](1998 et 2008) sont très évocateurs de son esthétique, de sa volonté fullerienne [2] de déstabiliser le spectateur ou de le faire partici- per à ses entreprises. Conscient du fait que l’on pouvait associer sa façon de faire à une simple provocation d’artiste ou à de la complaisance par rapport à ce qu’il prétendait dénoncer, Haneke décide d’adopter une démarche beaucoup plus sobre, plus classique en réalisant Le ruban blanc (2009), une œuvre politico-historique.
- Échapper au piège du net gratuit
Dans la mesure où Internet est un médium facilement appropriable par la population en général, et par les mouvements sociaux en particulier, la question du financement des initiatives web qui nous semblent subversives et pertinentes devrait être centrale. C’est loin d’être le cas. C’est tellement simple quand c’est gratuit ! Et pourtant...
- Le Journal de Montréal du père au fils
Après avoir imposé aux syndiqués du Journal de Québec un lock-out qui a duré 16 longs mois, Quebecor de Pierre Karl Péladeau s’attaque maintenant férocement aux quelques 250 syndiqués de bureau et de la rédaction du Journal de Montréal. Quel est le règlement intervenu à Québec ? Quelles sont les concessions du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal refusées par Quebecor qui a préféré le lock-out ? Comment comprendre cette guerre en « relations » industrielles ?
- Radio-Canada à la dérive
Aller à la dérive, c’est, selon le dictionnaire, « être détourné par le vent et les courants ». À certains égards, Radio-Canada a été détournée de son rôle de diffuseur public « par le vent et les courants » auxquels elle est soumise. Quels sont donc ces courants ?
- Technophobes, les vieilles personnes ?
La relation entre la vieillesse et la technologie est bidirectionnelle. Il n’y a pas que la réticence du vieux ou de la vieille à utiliser un gadget, il y a aussi celle de l’industrie à permettre à l’utilisateur·trice la pleine maîtrise de ses outils et le choix des fonctions dont il ou elle a besoin.
- Crise au Venezuela. L’empire et ses laquais
Ce serait aveuglement volontaire que d’ignorer les difficultés que traverse les Vénézuelien·ne·s. Il serait toutefois naïf de croire que le bien-être de la population vénézuélienne est la raison des récents événements entourant l’autoproclamation de Juan Guaidó à la présidence du pays.
- Gilets jaunes. L’Imperium en acte
La crise des Gilets Jaunes naît d’une révolte contre la taxe sur les carburants qui est tout sauf écologique. Payer plus cher son carburant ne diminue pas l’utilisation des véhicules et n’améliore pas le transport en commun déficient, dont les lignes rurales de train supprimées par l’État. La mesure rapporte la somme de 5 milliards d’euros que les caisses de l’État perdent en supprimant l’impôt de solidarité sur les fortunes.
- La contribution en ligne – Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel
La contribution en ligne – Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel, Serge Proulx, José Luís Garcia et Lorna Heaton (dir.), Presses de l’Université du Québec, 2014, 256 p.
- Trois leçons pour la résistance québécoise à l’austérité
On ne peut surestimer l’importance de l’incroyable succès du « Non » au référendum grec du 5 juillet 2015. Il s’agit de la victoire la plus importante contre le néolibéralisme depuis le virage à gauche de l’Amérique latine, il y a dix ans. La réussite de Syriza et du peuple grec est d’autant plus significative qu’elle témoigne de façon éclatante d’une puissante percée de la gauche dans les pays du Nord. Il ne fait pas de doute que cela doit nous inspirer et donner un nouvel élan à nos propres batailles. Bien sûr, la bataille n’est pas terminée en Grèce, et on ne peut appliquer aveuglément leur expérience à la société québécoise. On peut néanmoins, à mon avis, tirer au moins trois leçons de leurs victoires.
- La consommation responsable
Après la lecture de l’article « Éthique consommée » de François Doyon, paru dans le numéro d’octobre-novembre 2013 d’À bâbord !, nous devions conclure que la consommation « responsable » – biologique, équitable et locale – est un leurre. En effet, elle ne servirait qu’à nous donner bonne conscience, celle-ci ne tenant pas ses promesses. De plus, elle individualiserait les prises de décision face aux dérives du capitalisme alors que cela devrait être une responsabilité de nos institutions et de nos élites dirigeantes. Cependant...
- Croisé pitbull misogyne
6 décembre 2013. Ça fait 24 ans cette année. En 1989, j’en avais presque 21, j’étais étudiante de lettres à l’Université d’Ottawa, Montréal était une ville que je ne connaissais pas et l’École Polytechnique était quelque chose comme un mythe. Ce soir-là, j’ai suivi, comme des milliers de gens, les événements devant mon poste de télévision dans mon petit appartement. Les larmes coulaient, je ne pouvais plus bouger, je n’arrivais pas à croire qu’un jeune homme armé jusqu’aux dents venait de (…)
- Les vents froids du printemps québécois
99%Média, le collectif de vidéastes à l’origine du documentaire Dérives, s’est formé dans le contexte d’Occupons Montréal. Leur travail est bénévole, très politisé, de grande qualité et librement disponible sur le web [3]. Le 13 février dernier, jour anniversaire du premier vote de grève étudiante de 2012, le groupe lançait Dérives, un documentaire de 73 minutes sur la répression policière lors du Printemps érable, sur son site Web. Quiconque a suivi ou participé aux mobilisations a certainement eu l’occasion de voir des images de brutalité policière sur Internet. Je suis du nombre, et pourtant Dérives m’a bouleversé.
- Wikileaks et les habits de l’empereur
En novembre dernier, l’organisation Wikileaks a débuté la publication de câbles diplomatiques américains, causant la commotion que l’on connaît. L’hypocrisie des autorités américaines, promptes à condamner les attaques à la liberté d’expression sur Internet provenant d’États rivaux, mais indignées lorsque cette liberté nuit à ses propres intérêts, n’a rien de bien étonnant. Par contre, la réaction d’une bonne part de la communauté journalistique mondiale laisse pour le moins perplexe, au point où on y trouve une raison supplémentaire de s’interroger sur la vitalité de la profession.
- Affaire Samuel Paty. Hommage collatéral
Comment en est-on venu à appeler à l’union sacrée à l’école et « en même temps » à envoyer des élèves en garde à vue ?
- Comment remettre à plus tard l’urgence climatique
Les entreprises pétrolières et gazières demeurent parmi les plus grandes responsables de la lenteur inacceptable avec laquelle se mettent en place des mesures pour combattre le réchauffement climatique. Elles investissent à cette fin de très grandes ressources en lobbying. Ainsi est-il essentiel de comprendre leur stratégie.
- À bâbord ! toujours mordante et intraitable !
Cette année, À bâbord ! fête ses vingt ans ! Toute une réussite pour un média indépendant produit par des militant·es engagé·es de façon bénévole. Un vrai pied de nez à la façon de faire dans notre monde capitaliste : nous avons montré une fois de plus qu’un collectif autogéré de façon horizontale, pratiquant le travail libre et volontaire, sans patron·ne, fonctionne ! Avec très peu de moyens, mais aussi avec la volonté ferme des membres du collectif de la revue de poursuivre une expérience unique dans l’ensemble des revues québécoises, la publication ininterrompue de nos numéros a été une forme de petit miracle permanent.
- L’aide sociale et la pauvreté. Une lutte inachevée
La marche « Du pain et des roses » s’ébranle le 26 mai 1995 en trois contingents. De Montréal, de Longueuil et de Rivière-du-Loup, des centaines de femmes marcheront durant 10 jours pour se rendre devant l’Assemblée nationale. Le thème central de cette longue caravane est la lutte à la pauvreté.
- « Qu’est-ce qui vous amène en Abitibi-Témiscamingue ? »
C’est la question qu’on se fait le plus souvent poser quand on fait partie des vagues récentes de l’immigration. Et bien que l’on se considère, après quelques années, comme faisant partie de la communauté d’accueil, on se fait encore poser cette même question.
- Nouveau Parlement, vieilles options
Avec l’appui du quart de l’électorat éligible, la Coalition avenir Québec (CAQ) se retrouve au pouvoir pour les quatre prochaines années. Si l’Assemblée nationale a renouvelé ses visages, les vieilles options et les vieux dilemmes se sont néanmoins réinstallés à demeure. Le gouvernement Legault souscrit en effet à la même logique d’austérité que ses prédécesseurs et, pour le combattre et le remplacer, Québec solidaire (QS) devra continuer à éviter les sentiers qui ont tenu la gauche en échec durant toute l’ère péquiste.
- Le travail invisible, angle mort des luttes sociales ?
Vous vous souvenez peut-être de la bande dessinée Fallait demander, publiée il y a un peu plus d’un an sur Facebook. La bédéiste Emma y abordait l’épineux sujet de la charge mentale, qui réfère au fardeau cognitif que portent beaucoup de femmes qui doivent « penser à » et s’assurer que « tout soit fait » à la maison. S’il ne s’agit pas d’un problème récent, il doit toutefois être élargi et examiné à nouveau par les mouvements féministes et progressistes.
- « Y’a qu’à » - La CAQ et l’éducation
Peut-être y a-t-il, médiatiquement et politiquement, de salutaires insignifiances, une stratégie visant à ne rien dire de trop marqué, pleine de sous-entendus, qui permettrait d’éviter les vagues et les critiques, tout en fédérant peurs, espoirs et ressentiments de tous poils, par-delà les contradictions. Ainsi en irait-il de la Coalition avenir Québec (CAQ). L’inexistence de ce parti dans la vie des idées au Québec et l’insipidité de son discours ont pour effet que l’intellectuel·le lambda, quel que soit son penchant idéologique, n’a sans doute pas consacré plus de quinze minutes de sa vie à réfléchir à la CAQ, à cette possibilité jadis improbable : un gouvernement Legault.
- Copibec ou la vie sauvage
En septembre 2017, la Cour d’appel du Québec autorise un recours collectif de Copibec contre l’Université Laval. La société de gestion collective des droits d’auteur reproche à l’institution de ne pas avoir signé de contrat pour la reproduction de textes. Au cœur de l’enjeu : le recours aux exceptions prévues au droit d’auteur, qui permettent l’« utilisation équitable » et la reproduction d’œuvres pour des fins pédagogiques et de recherche.
- L’expropriation de Forillon : un mal pour un bien ?
Formulée à plusieurs reprises dans le beau roman de Rachel Leclerc (Leméac, 2016), cette question sert de fil conducteur d’un bout à l’autre du récit.
- Des conseils pour bien s’alimenter
En général, nous souhaitons tous bien manger et maintenir un poids santé, et c’est pourquoi Internet et différentes revues regorgent de conseils et de produits miracles pour nous aider à bien nous nourrir. Il est donc important de s’assurer que les sources consultées sont valables.
- La Suède social-démocrate
À Stockholm, le visiteur étranger est saisi par la douce harmonie qui caractérise la ville. La capitale de la Suède conjugue admirablement une vie urbaine dynamique à la préservation de l’environnement. Les 14 îles sur lesquelles s’étend la ville sont ceinturées d’espaces verts où l’on a parfois l’illusion de se retrouver en pleine campagne. Stockholm semble avoir éliminé les irritants de la grande ville : les poches de pauvreté, la misère, la circulation automobile hors contrôle, la saleté.
- La terreur démographique
Une étude du Conference Board, autre officine de la droite canadienne, nous annonce que le Québec pourrait manquer de près de 400 000 travailleurs en 2030. Comme le nombre de chômeurs officiels au Canada est actuellement évalué à plus de 450 000, il semblerait mathématiquement cohérent de nous réjouir qu’un problème soit donc en voie d’être réglé, d’autant plus qu’un tel taux est en réalité deux fois plus élevé environ si on inclut tous ceux n’ayant plus droit aux prestations – ce qui arrive de plus en plus vite – et tous ceux qui ont renoncé à chercher du travail. Ce serait hélas être trop cohérent et rater ainsi la véritable logique de ce discours : annoncer un tel manque de travailleurs, c’est nous prédisposer à réentendre qu’il faut relancer les mesures visant à diminuer les services et, grâce au miracle de l’incitation que procurent les coupures dans l’accessibilité aux prestations, à renvoyer au travail les prestataires d’aide sociale [4].
- L’archivage culturel, une responsabilité collective
Même si elle n’a plus la cote depuis l’ère numérique, la télé est toujours parmi nous et demeure très influente. Depuis 70 ans, elle marque notre imaginaire collectif et notre discours politique. Pourtant, on ne l’archive pas de manière systématique. Ce travail dépend en grande partie de passionné·es et de militant·es. Regard sur deux documentaires qui soulignent cette tâche essentielle, ainsi que l’état inquiétant de l’archivage culturel à l’ère numérique.
- Direct Action. Une expérience radicale
Les années 1980 marquent un ressac de la gauche, notamment révolutionnaire, partout en Occident. Le déclin du prestige des pays socialistes, la restructuration des milieux de travail et surtout la répression étatique ont peu à peu raison des organisations militantes. Dans ce contexte, des groupes travaillent au renouvellement de leur stratégie comme de leurs pratiques. C’est le cas de Direct Action, un collectif canadien anarchiste, écologiste, féministe et anti-impérialiste qui mène une série d’attaques contre l’État et l’industrie de 1980 à 1983.
- Que faire de Facebook ?
Facebook préfère le profit maximal à la construction d’espaces permettant d’avoir des interactions enrichissantes et d’accéder à de l’information juste. Que faire de cette plateforme toxique à plusieurs égards, mais devenue presque incontournable ?
- Accords, désaccords et pistes de réflexion
Au Québec, il y a encore bien peu de gens qui réfléchissent aux enjeux soulevés par l’émergence actuelle du mouvement du libre et qui étudient sérieusement le discours des cyberactivistes qui en font partie, ce qui est bien dommage, car les questions sont nombreuses et importantes. C’est pourquoi je me suis réjoui de lire le billet de Marie-Anne Casselot sur la relation de certains des protagonistes les plus en vue de ce mouvement avec la masculinité. Enfin, on peut dialoguer !
- Bilan du gouvernement Harper
Voilà maintenant quatre ans que le gouvernement Harper est au pouvoir, toujours minoritaire, élu par à peine 35 % de la population, dans un contexte où 40 % des Canadiens et Canadiennes n’ont pas voté. Il est temps d’évaluer « notre » gouvernement.
- Mémoires vives
Edward Snowden, Mémoires vives, Paris, Seuil, 2019, 384 pages.
- GNL Saguenay : protection du climat et de la biodiversité doivent être au centre des décisions
Chaque année, les experts nous alarment sur la situation fragile de notre climat et de la disparition des espèces, sommant l’humanité d’effectuer le virage pour renverser la tendance. Ils rappellent que les « changements transformateurs » de nos sociétés, ne peuvent plus attendre à demain. Or, la réponse mondiale est grandement insuffisante et les projets d’énergies polluantes se poursuivent, dont ceux des énergies fossiles.
- Sur les ruines du « bloc de l’Est »
Hongrie, Roumanie, Moldavie, Ukraine… Souvent classifiés comme « pays de l’Est », car situés à la périphérie de l’Europe, ces pays, de par leur histoire récente, peuvent nous éclairer sur les enjeux du présent. Espoirs déchus, replis nationalistes, révoltes et oppressions : ce voyage offre une interprétation de la situation telle qu’elle était palpable au printemps 2013.
- Vers l’imposition d’un nouvel ordre mondial
Aux prises avec le déclin d’un ordre mondial qu’il ne maîtrise plus, l’Occident cherche-t-il à réimposer sa volonté par une nouvelle grande guerre, qui serait cette fois vraiment planétaire ? Ce terrifiant scénario s’alimente à l’inexorable escalade de pressions et menaces contre la Syrie et l’Iran, opposant pour la première fois depuis la fin de la guerre froide le trio occidental du club du veto à l’ONU (États-Unis, Royaume-Uni, France) au duo non occidental (Russie et Chine).
- Chávez, Uribe, Sarkozy et les otages colombiens
« On ne peut m’interdire de parler avec Hugo Chávez sous prétexte qu’il a un problème avec les États-Unis ! » Ainsi s’exprimait le président français Nicolas Sarkozy [5], quelques semaines avant de recevoir, le 20 novembre, son homologue vénézuélien, bête noire de l’administration Bush. Au cœur de leurs conversations figurera la libération d’Ingrid Betancourt, franco-colombienne (d’où l’intérêt du chef de l’État français) détenue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis 2002. Concernant cette affaire, et plutôt que de supputer à l’infini sur les possibilités de réussite, les faits qu’il convient de connaître sont relativement simples et peu nombreux.
- Quand le temps devient fou
L’expression « temps fou » désigne d’abord une revue culturelle et politique ayant connu deux moments : une première existence couvrant les années 1978-1983, suivie d’une seconde, un rebondissement dix ans plus tard de 1993 à 1998. Véronique Dassas, auteure de Chronique d’un temps fou [6], a participé aux deux périodes de cette aventure, dirigeant la deuxième mouture de la revue avec enthousiasme et brio.
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- Que peut-on attendre du tramway ?
L’annonce du projet de réseau structurant de transport en commun (RSTC) à Québec a fait couler beaucoup d’encre et nourri de nombreuses tribunes, chacun y allant de son interprétation et de sa lecture. Dans les discussions ayant eu lieu autour du tramway et de ses effets, la science a été mise de côté pour faire place aux opinions. Ce texte propose d’explorer les impacts possibles sur la base de faits, soit d’études reconnues et publiées.
- ZLÉA : Le mouvement étudiant contre la globalisation néolibérale
Au Québec, les grèves pour le climat de 2019 n’étaient pas les premières grèves « internationales ». Le 31 octobre 2002, 10000 personnes prennent d’assaut les rues de Montréal pour s’opposer à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), à l’initiative du mouvement étudiant. Un an après le Sommet des Amériques, le mouvement étudiant québécois se positionne à l’avant-garde de cette lutte internationale.
- Au coeur de la prison. Le Front de libération des femmes du Québec
En mars et avril 1971, à la prison Tanguay, les militantes du Front de libération des femmes (FLF) ont vécu avec les prisonnières de droit commun une expérience de solidarité féministe unique dans nos annales. En plus de réaliser un travail de conscientisation féministe et de défense des droits des prisonnières, elles ont tissé avec elles de profonds liens de confiance et de sororité sociale et politique. Retour sur une lutte peu ordinaire tombée dans les limbes de l’Histoire.
- Le monde magique d’Heather O’Neill
La littérature québécoise en anglais traverse actuellement une période particulièrement florissante. C’est du moins ce que prétend la revue Lettres québécoises qui lui consacre un dossier dans son dernier numéro, et qui tient Heather O’Neill comme une représentante flamboyante de ce renouveau.
- Droit au logement au Québec. Le temps de faire des choix politiques conséquents
En septembre dernier, des militantes et militants pour le droit au logement ont marché les 560 km reliant Ottawa et Québec pendant 28 jours. Événement le plus ambitieux des 40 ans d’histoire du FRAPRU, De villes en villages pour le droit au logement visait à mettre en lumière les graves dénis du droit au logement et à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin d’y mettre un terme.
- Contre la barbarie, rue Saint-Norbert
Le 31 juillet 1975, date à laquelle la Ville de Montréal avait fixé l’échéance des avis d’expulsion, un groupe de citoyen·ne·s dont je faisais partie, soutenu par le Comité logement Saint-Louis, entreprend l’occupation de 49 logements de la rue Saint-Norbert, visés par une expropriation au mois de mars précédent.
- L’artiste et le militant
L’artiste, c’est Marcelle Ferron, l’une des plus grandes peintres du Québec moderne. Le militant, c’est Michel Chartrand, le camarade exemplaire, compagnon des luttes d’hier, inspirateur de celles d’aujourd’hui. Ces deux personnages hors normes revivent dans toute leur grandeur et leur splendeur dans des ouvrages récemment parus qui les rappellent à notre souvenir ému.
- La Fédération internationale des droits de l’Homme à Oka en 1990
Les médias reviennent sur la Crise d’Oka. Nulle part à date je n’ai entendu mentionné le rôle qu’a joué la Ligue des droits et libertés (LDL) et de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
- La pensée politique de Michel Chartrand
La mort de Michel Chartrand a fait beaucoup de bruit dans les médias, donnant lieu à quelques hommages inspirés, mais surtout à des lieux communs. Combien de fois n’a-t-on pas entendu : « Il nous manquera » ? Mais à qui manque-t-il vraiment, pour qui son absence est-elle insupportable ? Sûrement pas aux institutions québécoises dont une seule l’a honoré, la ville de Longueuil qui lui a dédié un parc magnifique. Un devoir de mémoire et de reconnaissance s’impose. Mais pour mesurer la portée (…)
- L’utopie du Dieu impuissant
L’Apocalypse, qui signifie en grec révélation, est le dernier livre de la Bible chrétienne. Il révèle un aspect fondamental du christianisme dont témoignent à leur manière les théologies de la libération. Le Dieu de l’histoire auquel la Bible rend hommage à travers les écrits des prophètes dénonçant les pouvoirs politiques, sociaux et religieux, le Dieu caché parmi les événements historiques, dont la foi sait reconnaître les signes et la présence, le Dieu des pauvres et des humiliés, qui les accompagne inlassablement dans leur longue marche vers la libération, ce Dieu-là est tout entier impuissance et fragilité.
- Ma conversion de l’automne
Je suis en processus de conversion. Avec amertume, je passe l’arme à droite. Depuis les récentes révélations médiatiques j’ai compris ma méprise. Je sais exactement quand j’ai senti un premier malaise. C’était pendant une émission de Christiane Charrette. Elle se pâmait sur la fondation de Cœur de pirate. Imaginez, une fondation pour envoyer des enfants mal argentés à l’école privée et hautement distinguée Jean de Brébeuf. Que les dames patronnesses aient aujourd’hui des tatous est peu (…)
- Le cinéma politique de Pierre Falardeau
Bulletin d’histoire politique, Le cinéma politique de Pierre Falardeau, Vol. 19, no 1, Montréal, VLB, 2010.
- Sous le ciel de Gaza
Marx écrivait, dans le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte, que « Tous les grands événements et personnages de l’histoire du monde se produisent pour ainsi dire deux fois… La première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide. »
- Intégration révolutionnaire ou désintégration ?
Après une période d’innovation généralisée, le Venezuela d’aujourd’hui semble vouloir revenir à un ordre du jour socialiste finalement moins du XXIe siècle que des années 1950. Sur le plan de l’urbanisme, la mise en chantier des « villes socialistes » est un désastre pour l’environnement, spatial et social, car elle découle d’une planification urbaine dont les principes, sinon l’action, sont révolus. Or, pour être véritablement révolutionnaire, le Venezuela doit poursuivre sa « bolivarisation ». L’urbanisme du XXIe siècle sera créole et populaire ou ne sera pas !
- Les Bienveillantes
Jonathan Littell, Les Bienveillantes, Paris, Gallimard, 2006, 907 p.
- Manigances et intrigues
En août dernier, quatre requêtes en accréditation venaient indéniablement écrire une page historique pour le mouvement syndical au Canada. Ces requêtes ont été déposées au Québec et au Manitoba par des travailleurs agricoles migrants mexicains ayant reçu l’appui du syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC, affilié FTQ au Québec). Selon le communiqué officiel des TUAC, ces travailleurs « seront pour la première fois en mesure de négocier leur salaire et conditions de travail qui, jusqu’à présent, ont été établies exclusivement par les gouvernements mexicain et canadien en vertu du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) du gouvernement fédéral ». Aussi, il est important d’ajouter que ces requêtes représentent de véritables tests des lois canadiennes au regard du droit syndical.
- Le 2 octobre ne s’oublie pas
Laura Castellanos, journaliste à Mexico, vient de faire paraître un livre important : México Armado. 1943-1981 (éditions Era, 2007), relatant pour la première fois l’histoire des guérillas du Mexique. Nous reproduisons ici les quelques pages portant sur les événements de 1968. Car le massacre de Tlatelolco constitue un point tournant dans l’histoire de ce pays, à la fois pour ces centaines de jeunes qui, au cours des années suivantes, se lancent dans la lutte armée estimant que toutes les autres voies de changement étaient bloquées et pour un régime autoritaire qui s’enfonce dans la violence et la répression de la « sale guerre ».
- L’affaire Ilaria Salis bouleverse l’Italie
Ilaria Salis, une professeure dans une école primaire à Monza, en Italie, se rend en Hongrie avec un petit groupe de militant.es antifascistes. Ces personnes veulent se confronter à des néonazis qui célèbrent la Fête de l’honneur, commémorant le soi-disant héroïsme d’un bataillon nazi contre l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’illégale, cette fête est tolérée sans peine par le gouvernement d’extrême droite de Victor Orbán.
- La traîtrise de la résilience
La résilience, une qualité fortement valorisée par les temps qui courent, peut se retourner contre celles qui en font preuve. Elle peut, insidieusement, mener à un déni de l’humanité des femmes qui survivent à la violence.
- Abitibi. Le coopérativisme au temps de la colonisation
La lecture de la bande dessinée La Petite Russie de Francis Desharnais [7] nous fait découvrir que durant les années 1940, au Québec, ont eu lieu des expériences de colonies coopératives. L’ouvrage aborde plus précisément l’expérience du village de Guyenne.
- S’affranchir de Facebook
Facebook a réussi l’exploit de s’imposer comme carrefour de communication indispensable, y compris auprès des groupes qui devraient être ses adversaires naturels. Comment en sommes-nous arrivés là et comment penser un militantisme qui aille au-delà des réseaux sociaux ?
- Mobilisations et solidarités
Le mouvement Black Lives Matter (BLM), qui a vu le jour dès 2013 aux États-Unis en réaction à l’acquittement du policier impliqué dans le meurtre de Trayvon Martin, a pris une nouvelle vigueur en 2020 à la suite de la mort de Breonna Taylor et de George Floyd aux mains de la police. Au Canada, la mort de D’Andre Campbell durant une intervention policière à Brampton, de Regis Korchinski-Paquet à Toronto et celle de la jeune tla-o-qui-aht Chantel Moore à Edmunston ont suscité l’indignation de (…)
- Journalisme. Des fuites qui dérangent
Au moment où Julian Assange, Chelsea Manning et Edward Snowden sont emprisonné·e·s ou contraint·e·s à l’exil, on pourrait penser que le journalisme s’appuyant sur des fuites de données massives est trop risqué pour perdurer. Or le journalisme hacker frappe encore. Au Brésil et à Porto Rico, la publication de communications privées de dirigeants politiques a provoqué des séismes politiques majeurs.
- La culture sous le choc de la pandémie
Les conditions déplorables de vie et de soins dans les CHSLD, conséquences directes de la mauvaise gestion des gouvernements provinciaux des dernières décennies, font l’objet d’analyses nombreuses et de sentiments d’indignation très forts. Devant une situation aussi préoccupante, particulièrement en temps de pandémie, une réflexion et un réaménagement radical des soins de santé au Québec s’imposent. Pourquoi alors dans un tel contexte, et devant d’autres enjeux sociaux criants, écrire un éditorial sur l’importance de la culture ?
- « Contact tracing » et capitalisme de surveillance
En suspendant notre conception de la normalité, la pandémie actuelle ouvre la porte à toutes sortes d’opportunités politiques. Certaines sont enthousiasmantes dans une perspective de droits sociaux et de redistribution de la richesse ; hélas, plusieurs opportunités politiques sont aussi franchement inquiétantes. L’accroissement de la surveillance numérique en est une.
- Sonner faux, sonner vrai
La crise du journalisme est profonde. Elle va au-delà d’un modèle d’affaires inadapté à l’ère des médias sociaux et d’une remise en question de la pertinence du journalisme par les élites économiques et politiques – remise en question qui se traduit même par des attaques physiques et des assassinats. La crise du journalisme est aussi épistémologique, en ce sens qu’elle vient ébranler les repères et les distinctions entre vrai et faux auxquels nous étions accoutumés. En d’autres termes, en (…)
- Les mouvements pour un salaire étudiant
Nous publions ici la version intégrale d’un article d’Aurélien Casta paru en version abrégée dans le magazine des Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE). L’auteur remercie les membres des CUTE et en particulier Annabelle Berthiaume pour leur proposition et leur relecture des différentes versions de ce texte, ainsi que Maud Simonet, Bernard Friot et Laura pour leurs suggestions.
- Les médias libres face aux intérêts commerciaux
Le thème central abordé lors de ce panel était la lutte pour les médias libres
dans un contexte où les moyens de communication sont essentiellement
contrôlés par les géants des télécommunications et d’Internet. Les panélistes étaient Peter Bloom (Rhizomatica, USA/Mexico), Anja Kovacs
(Internet Democracy Project, Inde), Vladimir Garay–Derechos (Digitales,
Creative Commons Chili, Chili) et Mallory Knobel (Association for Progressive Communications, Canada/Kenya). - Sommaire du no 65
Société
Un FSM au cœur de l’Empire / Raphaël Canet
Féminisme
« Celles qui aiment aussi la culture pop » / Martine Delvaux
Mon amusant et brillant professeur / Isabelle Bouchard
Éducation
Arendt et Little Rock (2) / Normand Baillargeon
Travail
L’optimisme gouvernemental / Léa Fontaine
Médias et lockout au Saguenay / Sophie Gagnon-Bergeron et Annie Maisonneuve
Débats politiques
Répression politique 101 / Yvan Perrier
Lieux de diffusion engagés / Yannick Delbecque (…) - #AgressionNonDénoncée
Un spectre hante le Canada, celui de l’agression sexuelle ! Il aura suffi du congédiement d’un animateur vedette de CBC et de la suspension de deux députés libéraux pour que les langues se délient et que la twittosphère soit agitée par les gazouillis de ces agressions non dénoncées qui volent soudainement la vedette au « terrorisme islamiste ». Alors que nos gouvernements se targuent d’avoir réalisé l’égalité entre les femmes et les hommes et que certains auraient même voulu y voir une (…)
- Plaidoyer pour un Internet libre, ouvert et décentralisé
Issu de la culture hacker, Jérémie Zimmermann est cofondateur et ancien porte-parole de l’association française La Quadrature du Net, un groupe de défense des droits et libertés des citoyen·ne·s sur Internet. Cette organisation « promeut une adaptation de la législation française et européenne qui soit fidèle aux valeurs qui ont présidé au développement d’Internet, notamment la libre circulation de la connaissance ». Elle fait des interventions dans les débats remettant en cause la liberté d’expression, le droit d’auteur, la régulation du secteur des télécommunications ou encore le respect de la vie privée. Zimmerman est aussi coauteur, avec Julian Assange notamment, de Menace sur nos libertés : Comment Internet nous espionne. Comment résister paru chez Robert Laffont en 2012.
- Le journalisme à l’ère Snowden
Les documents fournis par Edward Snowden sur les activités de surveillance de la National Security Agency (NSA) américaine et de son allié britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), ont suscité de nombreux questionnements sur les activités de nos États comme sur notre usage du réseau Internet. On a beaucoup souligné, à juste titre, le courage de Snowden devant les sacrifices qu’il a dû accomplir. Or, le tumulte provoqué par ces divulgations a aussi gagné le milieu journalistique, particulièrement aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est ici qu’il faut saluer le travail des journalistes à qui Snowden a, non sans raison, choisi de faire confiance.
- Femmes autochtones disparues
824. C’est le nombre de femmes autochtones disparues ou tuées depuis la fin des années 1980 d’après une recherche parue en 2013. Le rapporteur spécial de l’ONU, James Anaya, parle d’une véritable « épidémie ». Au Canada, une femme autochtone court cinq fois plus de risque qu’une femme non-autochtone de mourir de mort violente. Devant l’inertie du gouvernement, de la police et des institutions, des femmes autochtones et leurs allié·e·s s’organisent.
- Des geeks au parlement
Le premier parti pirate apparaît en Suède en 2006, pays qui avait aussi vu naître, trois ans plus tôt, le fameux site The Pirate Bay, lieu de partage de fichiers torrent permettant aux internautes d’échanger musique et films. Huit ans plus tard, on trouve des partis pirates dans des dizaines de pays – de manière plus prononcée en Europe du Nord – ainsi que des élu·e·s se réclamant de cette mouvance aux niveaux municipal (Islande, Suisse, République tchèque, Autriche), provincial (Allemagne), national (Islande) et au parlement européen (Suède). Bien que discrets, les partis pirates témoignent d’une volonté de politiser les enjeux liés à l’évolution d’Internet et à la libre circulation de l’information et de la culture, en plus de proposer une nouvelle manière d’approcher la politique elle-même.
- Déclin du « centre journalistique » ?
Il y a un mois, suite aux dernières élections européennes, Simon Tremblay-Pepin s’interrogeait sur la « fin du centre » en Europe mais aussi au Québec. Les partis traditionnels, de centre-gauche comme de centre-droite, qui partagent grosso modo le même programme économique d’austérité budgétaire, se sont vus rabroués par l’électorat : des partis de droite dure (France, Danemark, Royaume-Uni, Autriche), mais aussi de gauche (Syriza en Grèce) ont raflé la mise. Or, tout porte à croire qu’un phénomène semblable se produit sur la scène journalistique.