Dossier : Le printemps érable - Ses racines et sa sève
Les associations populaires et autonomes de quartier
Parmi les groupes qui se sont formés dans le sillage du mouvement étudiant du « printemps érable », les APAQ (Association populaire et autonome de quartier) occupent une place à part. Contrairement aux Profs contre la hausse, aux Mères en colère et solidaires, aux Têtes blanches/ carré rouge, il s’agit de groupes non catégoriels, ouverts à toute la population d’un quartier. Il est d’ailleurs symbolique que leurs lieux habituels de réunions soient des parcs ou des rues fermées à la circulation automobile.
Nées peu de temps après l’adoption de la loi 12 (projet de loi 78), et voulant venir en aide aux étudiantEs victimes de la répression et de la brutalité policières, les APAQ ont rapidement essaimées dans d’autres quartiers montréalais : Plateau, Mile End, Villeray, HoMa, Pointe-Saint-Charles et même à l’extérieur de Montréal. Le mouvement spontané des casseroles développait une voix.
Les APAQ fonctionnent selon les principes de la démocratie directe et se veulent un espace non partisan, horizontal, participatif. Elles reposent sur trois grands principes : la proximité, l’engagement et l’action. La proximité explique qu’elles soient des associations locales visant à renforcer les liens de voisinage (plusieurs d’entre elles ont profité de la chaleur de l’été pour organiser des fêtes de quartier ou des pique-niques) et les liens qui peuvent se créer à l’échelle du quartier. L’engagement fait en sorte que les décisions reposent sur la présence et la participation au débat des personnes présentes. L’action les pousse à chercher des moyens concrets d’émancipation collective.
Dans le contexte créé par la fin de la grève étudiante, les APAQ réfléchissent à leur avenir. CertainEs voudraient les coordonner et les fédérer, d’autres privilégient l’action locale et le redéploiement sur des questions plus liées aux enjeux municipaux.
Comme les autres collectifs affinitaires, les APAQ représentent une volonté de démocratie participative et délibérative qui ne réduit pas la citoyenneté démocratique à un épisode électoral tous les quatre ans, mais qui vise à donner forme et voix à un mouvement d’empowerment citoyen face aux institutions et à ceux et celles qui les monopolisent. Elles font également appel à l’intelligence citoyenne plutôt que de miser sur des expertEs.