Michel Chossudovsky
Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial
lu par Gaétan Breton
Michel Chossudovsky, Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (Nouvelle édition revue et augmentée), Écosociété, 2004.
Le livre est la réédition de La mondialisation de la pauvreté, paru en 1998. Il est encore plus d’actualité et encore plus déprimant que son prédécesseur. Déprimant parce qu’il trace un constat impitoyable des effets de la mondialisation telle que menée par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque Mondiale et autres Organisation mondiale du commerce (OMC) qui infestent notre monde.
On y voit que la richesse se polarise de plus en plus entre quelques mains, pendant que la pauvreté sévit de plus en plus, même dans les pays développés. Les processus démocratiques sont transformés en farces sinistres par les fabricants de produits politiques qui font voter les masses pour le profit de quelques privilégiés. L’économie de luxe se développe pendant que, dans les pays du tiers-monde, la flambée des prix et l’orientation des économies vers les marchés extérieurs jettent des couches entières de la population dans la misère. Pour couronner le tout, les « personnes morales » obtiennent des droits que n’ont pas les personnes physiques et jouent de ce statut pour transporter leurs richesses sans payer leur part.
La manipulation des chiffres ne s’arrête pas à la comptabilité, elle atteint les statistiques sur la pauvreté, que les organisations officielles trafiquent dans le but de montrer qu’elles agissent sur ce front alors que la situation réelle ne cesse de se détériorer. Cette détérioration apparaît clairement dans les chiffres de la dette. La dette du tiers-monde est le plus formidable instrument de colonisation, d’asservissement et d’exploitation que l’Occident développé ait jamais inventé pour s’approprier les ressources des pays pauvres tout en les enfonçant dans la misère. Gérée par les institutions fer de lance de la grande entreprise transnationale, la dette permet une nouvelle logique des transferts des capitaux et des entreprises qui ne profite qu’aux riches et laisse les nations exsangues.
Après ce tableau synthétique de la situation qui montre comment la pauvreté gagne du terrain chaque jour, l’auteur se livre à une analyse des méfaits des institutions de Bretton Woods pays par pays. Plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud y sont passés en revue et les effets désastreux des politiques décrits en détail. Les pays de l’ancien Bloc de l’Est y sont aussi analysés.
Si vous avez des doutes et pensez encore que le FMI et la Banque mondiale peuvent avoir des effets positifs dans les pays en voie de développement, allez vite vous procurez ce livre et si, de l’autre côté, vous voulez savoir comment se passe ce que vous ne savez que très vaguement, faites de même.