PPP : étude de cas # 3
Nouvelle-Écosse, nouvelle école
par Gaétan Breton
La Nouvelle-Écosse avait donné, en partenariat public-privé, des contrats pour la construction d’une trentaine d’écoles primaires. Ces écoles devaient coûter une trentaine de millions de plus que si elles avaient été faites selon la méthode traditionnelle. Dans une de ces écoles, on buvait de l’eau embouteillée parce que l’eau des robinets contenait de l’arsenic. Le partenaire privé ne se considérant pas responsable de fournir de l’eau buvable, ce sont les tribunaux qui trancheront pour établir les responsabilités.
L’école de demain sera donc privée. Elle aura été financée, pour sa construction, à gros prix par les fonds publics. Elle aura été, toujours avec ces mêmes fonds, remplie de la technologie de pointe la plus moderne et coûteuse, majorée du profit de la compagnie. Cette compagnie, qui est propriétaire de l’école, laquelle n’est plus un lieu public ni un équipement collectif, va utiliser ces équipements tous les soirs et les fins de semaine pour donner des formations privées à grands frais. L’école publique sera donc expropriée par le privé et utilisée de tous les côtés pour générer des bénéfices.
Évidemment, pour justifier les prix exorbitants chargés pour les formations du soir, il faudra bien que les formations de jour, déjà payées dans le contrat, soient de moins en moins bonnes, mais n’est-ce pas déjà fait ?