Une revue
La Conspiration dépressionniste
par Claude Rioux
La « revue qui s’aliène son lectorat » frappe encore. Tout à fait unique par sa facture (oblong, riveté plutôt que broché, délibérément réfractaire à toutes les normes typographiques) cet irréguliestriel est aussi drôle qu’angoissant. La Cons dep, « autrement plus modeste dans ses moyens que dans ses prétentions », publie ce qu’on pourrait appeler de court essais. Ainsi, « Une introduction à la guerre culturelle » est une incursion dans « l’expérience authentiquement fasciste » de l’angry white male québécois (CHOI-FM, ADQ, conducteurs de tondeuses) nourrie par la « culture de consommation [qui] est devenue notre culture collective ». On y trouve en outre de brefs textes délirants, des grossièretés de toutes sortes, de la poésie et des détournements debordiens peu esthétiques, comme le « simulateur de goût de poutine en spray » pour le Québécois en voyage.