Dossier : L’utopie a-t-elle un avenir ?

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    Les attractions passionnées de Charles Fourier

    Parmi les socialistes utopistes, Fourier se distingue à plusieurs égards. Loin de l’ascétisme monastique qui inspire L’Utopie de Thomas More ou, plus près de lui, L’Icarie de Cabet, il se propose de fonder Le nouveau monde industriel et sociétaire [1] sur la base des attractions passionnées. Ainsi son phalanstère s’occupe autant de trouver une façon harmonieuse d’organiser la production économique que de construire une forme de communauté amoureuse, fondée sur les passions, les goûts et les instincts. Plaisirs et travail non seulement ne sont pas la négation l’un de l’autre, mais peuvent être à l’origine d’un monde véritablement harmonieux parce qu’ils font tous deux appel à des dimensions fondamentales de l’être humain.

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    Utopistes de première génération

    More, Rabelais, Swift, Voltaire

    Suivant le modèle de Thomas More, qui a créé le mot « utopie » dans une œuvre éponyme, les auteurs anciens se sont mis à inventer des mondes idéaux. Ils ont décrit la société de leurs rêves, sans songer à ce que ces rêves deviennent réalisables, contrairement aux utopistes du XIXe siècle. Quelles leçons peut-on tirer des mondes qu’ils ont inventés ? Leurs rêves ont-ils encore des échos dans le monde d’aujourd’hui ?

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    « Oui, nous avons le soleil... »

    Communes et utopie au Québec

    Dans la foulée des luttes sociales qui ont explosé durant les années 1960-1970 en Occident, diverses tentatives de remettre en cause la culture dominante ont émergé, laissant, par la suite, des traces non négligeables dans les mémoires collectives. Dans ce bouillonnement des pratiques et des tendances critiques qui marquèrent cette époque, nous nous pencherons plus précisément sur la «  Contre-culture  » et une de ses manifestations concrètes, le mouvement des communes qui toucha aussi bien les États-Unis, le Québec que l’Europe occidentale.

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    Utopie = No future

    Queer et utopie : deux mots qui n’ont guère fricoté ensemble. Révolution et queer encore moins. Et pourquoi en serait-il autrement  ? Il y a beaucoup de bonnes raisons de ne pas le déplorer. Si par utopie, on veut dire non un espace ou une simple volonté de transformer le monde, mais une projection temporelle sur un axe linéaire, c’est-à-dire un futur utopique et donc antérieurement modelé pour un grand nombre, la réaction anti-modernisme est sans doute salutaire.

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    Les angles morts du néolibéralisme

    L’arsenal de mesures néolibérales mis en œuvre un peu partout sur la planète depuis quelques décennies a échoué à construire la société plus égalitaire qu’avaient pourtant annoncée ses promoteurs. Cet échec tient en grande partie au fait que le monde dont le projet néolibéral est supposé permettre le plein développement n’existe que dans les mythes où l’économie classique puise ses présupposés.
    Le monde imaginaire qui sert de support au projet néolibéral serait constitué par un agrégat (…)

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    Utopies, liberté et négativité

    « Soyons réalistes, exigeons l’impossible »

    Cet oxymoron, juxtaposant dans le même énoncé deux termes contradictoires, qu’on pouvait lire sur les murs de Mai 68, répond implicitement au dénigrement des utopies en tant que «  pures spéculations  », projections imaginaires dans des mondes impossibles. Plutôt que de renier le caractère imaginaire des utopies («  l’imagination au pouvoir  !  »), il en exalte le plus haut degré de « réalisme  ». De fait, les utopies ne sont rien d’autre que des projections imaginaires. Mais ces projections ne sont pas que des « vues de l’esprit  ». Elles nous permettent de voir «  sous les pavés, la plage  » ; elles sont précisément ce par quoi le «  réel  » se dévoile tel qu’il «  est  » (contingent) plutôt que comme il «  paraît  » (apodictique). Et sans cette mise à distance de l’apparente naturalité, fatalité ou inéluctabilité des rapports sociaux «  réellement existants  », aucun dépassement de ceux-ci n’est possible.

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    Chez les rescapés de l’an 2010

    Réveillon nostalgique

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    Il faut savoir que depuis les années 2040, à la suite des pénuries alimentaires généralisées, des diminutions drastiques de pétrole disponible et du réchauffement du climat, l’alimentation des Québécois et des habitants de toute la planète a profondément changé, et on s’entend de plus en plus pour dire que tous s’en portent mieux.

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    Se libérer du travail

    En Occident, dans la foulée de la révolution industrielle, le travail est devenu notre voie de salut, l’outil par lequel l’émancipation devient possible. Cette grande confiance dans les vertus libératrices du travail sera bien sûr soutenue par les promoteurs du capitalisme, mais également partagée par plusieurs de ses opposants, et ce, jusqu’à aujourd’hui. Or, l’utopie du travail est périmée. La gauche du XXIe siècle, et notamment la gauche syndicale, doit apprendre à s’en détacher si elle veut être en mesure d’affronter les défis présents et à venir.

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    Les délires de la raison

    Contre-utopies

    L’idée du Progrès, telle qu’elle a commencé à s’élaborer aux XVII-XVIIIe siècles, postulait que l’Humanité pouvait, et devait, se perfectionner continuellement, guidée en cela par les lumières de la Raison. Dans cette marche en avant contre l’obscurantisme et la tradition, l’Humanité accédait, enfin, au contrôle de la nature et, par contre-coup, d’elle-même. La floraison des discours utopiques (portés, entre autres, par des auteurs comme More, Campanella, Cyrano de Bergerac ou Morelly), à cette époque, exprime bien cette vision d’un espace «  autre  », un espace où peut se déployer la volonté de remodeler, au nom du bonheur collectif, la Nature, l’Humain et le social d’une manière rationnelle.

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    L’Uqàm

    Vie et mort d’une utopie

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    Inaugurée à la toute fin des années 1960, l’UQAM incarne sans doute la dernière réalisation originale et inventive de la Révolution tranquille. Elle donne un prolongement au niveau universitaire à la grande révolution de l’éducation entreprise à la suite de la création du ministère de l’Éducation en 1964, qui s’est d’abord traduite par la mise sur pied des polyvalentes au niveau secondaire, puis des cégeps au niveau collégial. Elle offre un débouché aux nouvelles cohortes étudiantes qui déferlent alors vers ce nouveau lieu qui les accueille dans un cadre différent de celui offert par les universités traditionnelles.

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    Dystopie technologique

    Mon utopie technologique, dont je vous ferai part dans un instant, est bien modeste, si du moins on la compare à ce qui est de nos jours envisagé, semble-t-il sérieusement, en sciences et en technologies. Pour le montrer, j’aimerais donc pour commencer toucher un mot de ces utopies dont la discussion est le pain quotidien de gens sérieux.
    La singularité et ce qui peut s’ensuivre
    Leur point de départ est typiquement l’idée d’un accroissement algorithmique de la puissance des technologies (…)

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    Le socialisme écologique

    Pour un renouveau de la pensée critique

    Depuis l’apparition du premier manifeste écosocialiste rédigé par Michael Löwy et Joel Kovel en 2001, un nouveau courant de pensée prend de l’ampleur au sein de la critique du capitalisme contemporain. Cherchant à lier théoriquement la critique sociale et la critique écologique du système actuel, l’approche écosocialiste a suscité plusieurs contributions notables parmi lesquelles on peut citer celles de Michael Löwy, Daniel Tanuro, Jean-Marc Harribey, Michel Husson, Elmar Altvater et Joan Martinez-Allier.

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    L’utopie du Dieu impuissant

    L’Apocalypse, qui signifie en grec révélation, est le dernier livre de la Bible chrétienne. Il révèle un aspect fondamental du christianisme dont témoignent à leur manière les théologies de la libération. Le Dieu de l’histoire auquel la Bible rend hommage à travers les écrits des prophètes dénonçant les pouvoirs politiques, sociaux et religieux, le Dieu caché parmi les événements historiques, dont la foi sait reconnaître les signes et la présence, le Dieu des pauvres et des humiliés, qui les accompagne inlassablement dans leur longue marche vers la libération, ce Dieu-là est tout entier impuissance et fragilité.

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    Le féminisme, une utopie pragmatique

    Le féminisme est pluriel, l’utopie s’invente sous des formes multiples . Tentons de préciser tout de même leurs liens  : vision politique et sociale, le féminisme comme force de transformation a nécessairement un lien avec l’utopie. Comment changer le monde sans le rêver autrement ? Utopie sans cesse à redéfinir, à porter ailleurs. Comment changer le monde avec les rêves d’hier ?
    L’utopie féministe est une utopie agissante et non seulement pensée (même si le féminisme est aussi un système (…)

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    Présentation du dossier du no. 38

    L’utopie a-t-elle un avenir ?

    L’apocalypse a été abordée dans le dossier que nous lui avons consacré à l’été 2009 (no 30). Nous avions alors remarqué que l’apocalypse, centrée sur la crise écologique, était à la mode et que, contrairement à la conception juive et chrétienne, cette fin du monde n’était pas suivie par la création d’un monde nouveau, libéré des tares du précédent.
    Un monde nouveau... Pour beaucoup, il s’agit là d’un rêve ou d’une utopie. C’est donc précisément aux visions (…)

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