Dossier : Résistances autochtones
Afin de comprendre le monde dans lequel on vit, il est nécessaire de connaître notre histoire
Gord Hill, Warrior de la nation Kwakwaka’wakw, 2010
Dossier : Résistances autochtones
Gord Hill, Warrior de la nation Kwakwaka’wakw, 2010
Entretien avec Michel Thusky
En décembre 2013, une vingtaine de membres de la communauté algonquine de Lac Barrière, en Outaouais, ont bloqué les activités de l’entreprise Produits forestiers Résolu pour protester contre les coupes à blanc sur leur territoire et demander l’application des accords passés. En réponse, le ministère des Ressources naturelles du Québec a accepté la mise en place d’un processus de consultation pour protéger les zones sensibles. Celui-ci requiert la visite par les Algonquin·e·s de Lac Barrière des terrains où des coupes sont projetées par les compagnies forestières et « une identification des zones tampons qui serviront à protéger les sites d’importance culturelle ou écologique ». Entretien avec Michel Thusky, l’un des aînés et porte-parole de la communauté, sur les résistances des Mitchikanibikok Inik pour faire valoir leurs droits et protéger leur territoire.
Pour l’autodétermination du Nunavik
En 1975, Lisa Koperqualuk travaillait au Conseil communautaire de Puvirnituq comme étudiante. Cet été-là, on ne parlait que de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ). Mais les Puvirnitumiut, avec les Inuit* de Ivujivik et la moitié du village de Salluit, décidèrent de ne pas signer cette Convention. Cette prise de position était l’expression d’un mouvement d’autodétermination des Inuit initié dans cette région bien avant la Convention. Lisa Koperqualuk revient sur l’historique de ce mouvement, ses protagonistes et les enjeux qu’il a soulevés. Et sur le fait que, 40 ans plus tard, malgré tous les efforts des Inuit du Nunavik, l’autodétermination politique réelle n’est toujours pas une réalité.
Où en sommes-nous ?
Aujourd’hui, le mouvement étant un peu moins présent dans les médias, on me demande souvent si Idle No More est encore actif. Et ma réponse est positive : malgré le désintérêt médiatique, Idle No More est effectivement toujours actif et je dirais même qu’il est mieux organisé qu’à ses débuts.
L’hiver où nous avons dansé
Depuis des centaines d’années, les peuples autochtones protègent leurs territoires, maintiennent et gardent dynamiques leurs langues, leurs traditions et leurs cultures, et tentent d’avoir des rapports justes et équitables avec les Canadien·ne·s. Or, ces efforts passent souvent inaperçus, et sont même ignorés, jusqu’à ce que se produisent l’étincelle, le point de paroxysme ou la crise
La honte du Canada
824. C’est le nombre de femmes autochtones disparues ou tuées depuis la fin des années 1980 d’après une recherche parue en 2013. Le rapporteur spécial de l’ONU, James Anaya, parle d’une véritable « épidémie ». Au Canada, une femme autochtone court cinq fois plus de risque qu’une femme non-autochtone de mourir de mort violente. Devant l’inertie du gouvernement, de la police et des institutions, des femmes autochtones et leurs allié·e·s s’organisent.
La pensée, la résistance et l’espoir des Premières Nations dans les trois Amériques
Voix autochtones est une émission diffusée sur la radio communautaire CKIA FM de Québec portant sur les actualités politiques, sociales, culturelles et artistiques des Premières Nations, le tout accompagné de musique autochtone contemporaine et traditionnelle. Rencontre avec la réalisatrice et animatrice, Donna Larivière, de la nation algonquine.
Éducation
En dépit de sa volonté affichée de collaboration, le gouvernement Harper a plutôt fait cavalier seul dans l’élaboration de l’avant-projet de loi sur l’éducation des Premières Nations déposé en octobre 2013. Le processus a été vivement critiqué et rejeté par les principales parties intéressées, dont le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN). En entrevue avec À bâbord !, la directrice générale du CEPN, Lise Bastien, ne mâche pas ses mots pour dénoncer la mauvaise foi du gouvernement fédéral dans ce dossier.
Initiative autonome
Il y a plus de 60 langues autochtones au Canada, ce qui représente un des plus hauts taux de diversité linguistique au monde. Plus de la moitié de ces langues sont parlées en Colombie-Britannique, et toutes sont extrêmement menacées. En 2001, Statistique Canada a publié un rapport dans lequel il était mentionné que seules trois langues autochtones ne sont pas en voie de disparition : le cri, l’ojibwé et l’inuktitut. Cependant, même ces trois langues sont vulnérables et la capacité à les (…)
Le Kahnawake Youth Forum (KYF) a été créé en 2009 par le Conseil des Mohawks de Kahnawake. En 2013, il est devenu un organisme indépendant avec ses propres statuts et règlements. C’est un espace entièrement géré par de jeunes bénévoles qui s’adresse aux jeunes de la communauté âgés de 15 à 30 ans. À bâbord ! s’est entretenu avec Jessica Deer, la présidente par intérim de l’organisation.
Entrevue originale de l’article "Contrer l’appropriation culturelle" du dossier RÉSISTANCES AUTOCHTONES, dans le numéro 54 de la revue.
Présentation du dossier du no 54
Abénaquis, Cris, Mohawks, Algonquins, Hurons-Wendat, Innus, Atikamekw, Malécites, Naskapis, Micmacs et Inuit. Onze nations sont présentes sur le territoire colonisé qu’on appelle le Québec. Onze nations et autant de langues, de cultures, de traditions et d’histoires. Et pourtant, combien d’entre nous sont capables de les nommer ? Le documentaire Le Peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie porte si bien son nom !
Pourtant, le territoire sur lequel nous vivons appartient aux (…)
Le numéro 54 d’À Bâbord (date de sortie : avril 2014) portera sur les résistances autochtones.
En attendant sa parution, nous avons décidé de publier ce texte envoyé par une lectrice, Marie Léger, en version électronique. Il a été présenté à l’événement « Résistance à la crise » de Mots et images de la résistance le 12 novembre dernier.