Envahissante forêt

13 décembre 2024

Envahissante forêt

Ramon Vitesse

Tronçonnage à gogo pour des arbres qui, lentement mais sûrement, envahissent le parc du Mont St-Bruno. Protection extrême ?! Mais de quoi, mille bombes ? Du grand méchant loup ? Même pas, celui là on l’a zigouillé depuis longtemps. Reste encore ces maudits arbres qui, pas croyable, grandissent. Selon la SEPAQ, ils « empiètent », ils « envahissent » les sentiers et, tenez-vous bien, sont « accidentogènes » (ça ne vous rappelle pas les platanes le long des routes en France ?!).

Si c’était un show d’humour je me roulerais par terre… Mais, ce n’est pas une blague. Ce sérieux gestionnaire – extrême, peureux et dominateur – face à cette rarissime forêt qui mérite qu’on la respecte plutôt que de chercher des raisons d’abattre, cette fois, pas moins de 600 arbres. Une hécatombe !

On dira qu’il ne faut pas chipoter avec la sécurité – voyez par exemple la « mise à niveau » cet automne du barrage du Lac Seigneurial après celle, encore mal cautérisée, de celui du Lac du Moulin. Un massacre inadmissible, une coupe à blanc en plein parc national. Même si on peut invoquer l’ignorance, chaque arbre compte dans le présent et le dans le futur, sur lequel on scie toujours la branche sur laquelle on chancelle… Assurément, nous ne sommes pas (encore) en Amazonie ou en Colombie Britannique. Il va pourtant falloir y voir. Sans en avoir l’air, presqu’en catimini, et pour des raisons meilleures les unes que les autres, la SEPAQ nous prend pour de vulgaires client·es en nous infantilisant pour justifier les exactions arboricoles. Refusons. Nous sommes des citoyen·nes qui, coûte que coûte, devons lutter pour ne pas laisser saccager notre forêt, et incarner un rare rempart contre l’abrutissement. Ce lieu doit redevenir un sanctuaire naturel ! Il faut que les « spécialistes » et la SEPAQ cessent de jouer aux apprentis sorciers avec la nature. Nous voyons trop bien le cul de sac où cela nous mène… Même si on laisse, écologiquement (sic), les corps d’arbres au sol après leur mort violente.

 

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