Le sens de la vie
Gilles McMillan cherche désespérément un sens à la vie, un sens qui serait transcendant à la vie de chacun condamné à vieillir et à mourir.
Les juifs, les chrétiens et les musulmans le trouvent en Dieu, les hindous dans la réincarnation et les bouddhistes dans la renaissance. Mais, semble-t-il, Gilles ne veut pas renouer avec le Dieu de son enfance.
Michel Freitag a remplacé Dieu par le Cosmos, Hegel, malheureusement imité par Marx, a trouvé le sens dans l’histoire de l’humanité et les nationalistes conservateurs, dans la nation (il y aurait alors autant de sens que de nations qui, faut-il le rappeler, sont nées politiquement avec la Révolution française).
Si j’ai bien compris, McMillan le trouverait dans ce peuple décent, moral, travaillant, conscient et socialiste qui aurait existé, selon son maître à penser Jean-Claude Michéa, avant la société de consommation et de divertissement.
J’ai cru en Dieu, puis l’ai remplacé par la vision hégélienne de l’histoire, avant que le travail de la raison déconstruise les fondements de ma foi. Je me suis alors retrouvé totalement libre, sans balises, désemparé, désespéré, avant de pouvoir renouer avec la vie dans son entièreté.
Je pense depuis comme Jean-Paul Sartre. Il n’y a pas de transcendance. La vie de chacun n’a aucun sens, sauf celui qu’il lui donne et qu’il réalise par des projets.
Je suis vieux et ma prochaine échéance est la mort. Le sens de la vie, je l’ai trouvé dans l’amour, dans le partage des joies et des peines, des plaisirs et des douleurs avec celles et ceux aimés, dans mes luttes pour un monde plus libre, plus égal, plus solidaire, plus juste et raisonnable ; enfin, dans mon enseignement et mes écrits où j’ai cherché à incarner ces valeurs. Face au vieillissement et à la mort, c’est dérisoire. Dans la vie, c’est suffisant.