Dossier : Éthique animale - Les (…)

Dossier : Éthique animale - Les animaux ont-ils des droits ?

Voter pour les animaux

Monique Moisan

Au printemps 2011, la section canadienne de la Société mondiale pour la protection des animaux (WSPA) a fait parvenir aux principaux partis politiques fédéraux une série de questions en vue des élections générales du 2 mai. Les réponses reçues ont été publiées sur un site Internet invitant les Canadiennes et Canadiens à « voter pour les animaux ».

Les lois actuelles sont insuffisantes pour protéger les animaux de la cruauté et des mauvais traitements. Actuellement, les crimes contre les animaux figurent dans la section du Code criminel du Canada portant sur les crimes contre la propriété. Au Québec, il n’existe aucune loi portant sur la protection des animaux. La WSPA demande à ce que ces crimes soient retirés de cette section et que l’on punisse plus sévèrement les responsables de mauvais traitements et de cruauté. Le Parti Vert (PV) et le Nouveau parti démocratique (NPD) préconisent une telle approche. Le NPD est prêt à modifier le Code criminel pour  :

  • «  enlever les animaux des lois sur les biens et assurer la protection aux animaux sauvages et errants ;
  • interdire d’entraîner des animaux pour se battre ou de profiter des combats d’animaux ;
  • éliminer les échappatoires qui permettent à 99% des gens accusés de cruauté envers les animaux de ne pas être reconnus coupables.  »

Le Parti libéral (PLC) et le Bloc québécois (BQ) sont plus timides. Selon le PLC  : «  Toutes les options liées à la cruauté envers les animaux doivent être étudiées en tenant compte des positions des parties intéressées. Tous les changements doivent avoir un équilibre entre le traitement sans cruauté des animaux et les pratiques légitimes des fermiers, des chasseurs et des amateurs de pêche sportive.  » Le Bloc est «  favorable à une véritable refonte des dispositions portant sur la cruauté envers les animaux […] et estime qu’il faut introduire une définition de ce qu’est un animal.  »

Transport non cruel des animaux de ferme

La WSPA réclame également une législation plus sévère pour protéger le bien-être des animaux lorsqu’ils sont transportés, parfois sur de très longues distances, et a déjà recommandé plusieurs mesures dont la réduction considérable de la durée maximale permise de transport des animaux de ferme sans leur donner de nourriture, de l’eau et du repos. Le Parti Vert veut limiter à 8 heures ou 500 km le transport par route et interdire l’utilisation des tiges ou bâtons électriques. Le NPD a maintes fois tenté, depuis 2006, de faire adopter des politiques protégeant les animaux des divers stress qu’ils subissent lors de très longs voyages et déplore que ce dossier n’ait toujours pas progressé. Le Bloc n’a pas de mesures à proposer mais affirme que le traitement des animaux d’élevage est pour lui une «  préoccupation constante  ». Le PLC «  appuie l’engagement continu et la consultation avec les intervenants et les parties intéressées pour examiner les modifications possibles à la réglementation du transport des animaux.  » Aucune mesure n’est envisagée.

Déclaration universelle sur la protection des animaux

Le 6 novembre 2009, la Chambre des communes adoptait à l’unanimité une motion afin que le gouvernement soutienne le développement d’une Déclaration universelle sur la protection des animaux. Le Parti Vert, le NPD et le Bloc appuient toujours ce principe et les Libéraux pensent que le Canada devrait discuter avec les intervenants pour l’évaluation et le développement des options d’une telle déclaration.

Le 2 mai 2011, les conservateurs de Stephen Harper ont été réélus et forment un gouvernement majoritaire. Ils n’ont pas répondu aux questions de la WSPA.

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