La Gaspésie, région éloignée ou région isolée ?

Dossier : Gaspésie - Forces vives

Dossier : Gaspésie - Forces vives

La Gaspésie, région éloignée ou région isolée ?

Gaétan Lelièvre

La Gaspésie est l’un des plus beaux milieux de vie. C’est une région idéale pour fonder une famille ou passer ses vacances. La région a été récipiendaire de prix décernés par le célèbre magazine National Geographic et par l’éditeur de guides de voyage Lonely Planet notamment pour ses paysages somptueux et son fort potentiel touristique.

Toutes ces reconnaissances internationales ne pourront cependant contribuer au développement socioéconomique que si des services compétitifs et à la hauteur des attentes sont disponibles au sein de la région. Les transports sont à la base du développement socioéconomique de tout territoire et la Gaspésie n’y fait pas exception.

Le portrait suivant démontre clairement que la région a un énorme et urgent rattrapage à effectuer afin de bénéficier de services de transport des personnes et des marchandises adéquats et répondant à ses besoins.

• Transport aérien

Coût moyen du billet aller-retour Gaspé – Montréal : 1 000 $ à 1 600 $.

Prohibitif et inaccessible pour le tourisme et la population en général, les billets sont réservés quasi exclusivement aux employé·e·s de l’État.

• Train touristique l’Amiral

Ce produit touristique desservant notamment la clientèle des croisières internationales et le tourisme en général est interrompu pour une deuxième saison consécutive en raison d’un pont ferroviaire, propriété du ministère des Transports du Québec, nécessitant une réparation pour la sécurité du service. Le train relie les secteurs touristiques de Forillon et Percé.

• Transport ferroviaire

Le réseau de 350 km (Matapédia-Gaspé) est la propriété du gouvernement du Québec. Le service est interrompu sur plus de la moitié du tronçon (de Baie-des-Chaleurs à Gaspé) depuis près de 4 ans dans l’attente de réparations du réseau par le propriétaire Transports Québec.

• Transport maritime

La région est dotée de plusieurs ports de mer, toutefois ceux-ci sont sous-utilisés en raison de l’absence d’une véritable stratégie fédérale et québécoise dans ce domaine. Le projet de stratégie maritime de l’actuel gouvernement amènera-t-il des développements concrets ? Nous le souhaitons !

• Transport routier

Le transport par autocars a subi une diminution majeure du service au cours de la dernière année. La fréquence de départs est passée de 2 à 1 par jour et le tronçon Grande-Rivière à Gaspé, incluant les secteurs touristiques renommés de Forillon et Percé, a été abandonné. Inacceptable ! L’utilisation de la voiture demeure malheureusement trop souvent le seul mode de transport disponible pour les personnes désirant se déplacer au sein de cet immense territoire ou vers les autres régions du Québec.

La Gaspésie, tout comme de nombreuses régions éloignées des centres urbains, a besoin pour assurer son développement d’une disponibilité de divers modes de transport tant des personnes que des marchandises sur son territoire. Sans cette condition de base incontournable, c’est non seulement le développement, mais également la survie et l’occupation du territoire qui sont menacés à court terme.

Les Gaspésiens et Gaspésiennes veulent continuer à habiter et développer leur région. Toutefois, pour y arriver, ils ont besoin d’un minimum de services adéquats en matière de transport des personnes et des marchandises. Le défi du maintien des infrastructures et des services de transport ne pourra être relevé qu’en présence d’une réelle vision et implication gouvernementale.

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