Le Québec en sevrage ?

31 janvier 2013

Industrie pharmaceutique

Le Québec en sevrage ?

En réaction au texte d’Alain Dubuc "Le Québec et le médicament"

Daniel Chapdelaine

Le Gouvernement Marois vient de mettre fin à la "Règle des 15 ans" qui obligeait le Régime public d’Assurance-médicaments à rembourser le produit d’origine même après l’expiration du brevet. Auparavant, il se refusait donc des économies d’échelle. En effet, pratiquement partout ailleurs dans le monde où existe ce type d’assurance, le gouvernement ne rembourse que le médicament le moins cher, qui est évidemment le générique. Alain Dubuc fait donc une sortie qui nous soutirerait des larmes, en dénonçant cette mesure extrême du PQ, soit l’abolition de la règle des 15 ans. Mais séchez vite vos larmes, les Big Pharmas ne vont pas faire faillite demain matin...

Franchement M. Dubuc, les Big Pharma sont parmi les plus gros assistés sociaux que le Québec a connus ces 20 dernières années. La "Règle des 15 ans" a coûté bon an mal an, 150 à 250 millions $ par année au Trésor québécois. Cela était peut-être justifié par les nombreux emplois lucratifs du domaine de la recherche, mais c’est du passé. Pourquoi ? Parce que les multinationales sont en affaires, et qu’en affaires, il n’y a pas d’amis, pas de reconnaissance envers la main qui vous nourrit, pas de scrupules non plus. Alors ces compagnies continuent à profiter de notre bonne foi, nous qui payons collectivement 2-3 fois le prix "juste" d’un médicament sous prétexte qu’il est "d’origine"... Mais cette RetD elle ne se fait plus ici : elle se fait en Chine, à Taiwan comme vous dites... pas juste les génériques là !

Allez voir les perspectives d’emploi en recherche pharma au Québec, juste pour voir : on n’est plus dans les années 1990, loin de là...

Et il faut aussi faire très attention à ce qu’on appelle un médicament d’origine : la seule et unique raison pour laquelle on devrait payer pour autre chose qu’un générique, c’est quand le médic d’origine est NOVATEUR. Or, plusieurs de ceux-là pourraient être qualifiées de "copies originales", en ce sens qu’elles n’apportent à peu près rien de mieux que l’ancien "original" dont le brevet est échu... En chinois on appelle ça des Me-Too. Alors pourquoi payer plus ? MARKETING, doublé de LOBBYING !

Alain Dubuc, Le Québec et le médicament

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